samedi 14 février 2015

La famille Cohen Tanugi



La famille Cohen Tanugi

Les ouvrages consultés, notamment " Malkhei Tarshish" et "Pinkas Hakehilot"  parlent d 'elle en ces termes: "…famille tunisienne  d'érudits ,de rabbins ,de juges et de gouverneurs … L' ajout Tanugi au nom Cohen ,indique que l'ancêtre de cette famille qui s'installa à Tunis était originaire de Tanger."

Le premier connu de cette famille  est le rabbin Ismaël Cohen-Tanugi qui vécut au 16ème siècle .On rappelle entre autres qu 'il est  l'auteur  d'une exégèse remarquable du Talmud ,"Sépher Ha Zikaron" ,une sélection clairement expliquée des fondements du Talmud à l'usage "des travailleurs qui ne peuvent consacrer qu'un temps limité à l'étude de la Torah ".
Cette œuvre achevée en 1543 et publiée à Ferrare en 1555 a déclenché une telle polémique que Rabbi Ismaël a du s'expatrier et s'installer au Caire où il fut pour quelques années le Grand Rabbin ,(Ci- dessous la photocopie de la page de garde de cette œuvre)




Une autre grande figure de cette famille est Yeouda Cohen-Tanugi , venu d'Algérie s'installer à Tunis et qui en 1699 fut mandaté par le Bey Morad III à négocier un traité de coopération avec les Etats Généraux de Hollande ,traité signé en 1708.

Un de ses descendants, le rabbin Yeoushoua Cohen-Tanugi (1716-1796 ) fait amplement parler de lui. Il est nommé "Naguide et Caïd"(juge et gouverneur) de la Communauté juive en Tunisie en 1746,  alors qu'il n'avait que 30 ans .
Tous les témoignages écrits qui nous sont restés indiquent que " c'était  un homme érudit d'une intelligence mordante, riche et puissant  qui, par son action, a contribué énormément à élever le statut de ses frères juifs soumis, à l'époque à la pauvreté et aux persécutions." .          
A l'âge de 80 ans, en 1796, il décide de "monter" à Jérusalem où il est décédé trois mois après son installation en Eretz-Israël.

 Son fils, Moshé Cohen-Tanugi que les chroniques décrivent en termes élogieux comme étant" …"le Gvir (homme riche et important ) fils du Caïd et  descendant de l'Ambassadeur en Hollande" était ,semble-t-il , l'aïeul de Zvi Tenney (Cohen Tanugi). Son  grand - père paternel  Shalom  Cohen-Tanugi (1855-1931) qui hérita de son père Moshé (petit fils du susdit  "Gvir" Moshé ) d' une fortune importante.
Shalom que l'on surnommait " Cohen lahmar", (le rouquin aux yeux bleus) avait été parmi ceux qui accueillirent avec enthousiasme le Protectorat français en Tunisie .Il fut envoyé à l'Ecole des Frères pour y apprendre le français.
.Il fit construire dans le quartier moderne de la ville un Palais luxueux  (aujourd'hui "Le Palais des Sociétés françaises" )  pour y loger toute  sa famille. A ce propos sa grand-mère Elise (la femme de Shalom)  racontait, offusquée, la médisance des gens qui faisaient courir le "mensonge " qu'elle chaussait  au Palais des "Sabots  en or” , expliquant que cela eut  été un grave "pécher d'orgueil devant Dieu". 

Mais le caractère prodigue du Grand-père  Shalom de même que la mort prématurés de son fils aîné , Moshé, qui gérait  une partie de cette fortune dans le négoce international de thé,  ont fait que cette fortune fut en grande partie dilapidée de son vivant.

Les écrits rappellent d'autres Cohen-Tanugi célèbres ,Rabbins ,Dayanim (Juristes) , Ecrivains, tous apparentés les uns aux autres ,comme  par exemple : 

Rabbi Shlomo Cohen-Tanugi , Dayan et Kabaliste,  mort en 1808 sans laisser de descendants et qui est l' auteur d'une exégèse de la Kabala , "Keren Hatsvi ".

Rabbi Yéouda Cohen-Tanugi , Dayan et auteur de nombreuses œuvres théologiques et littéraires : "Eretz Yeouda" ," Mahané Halévia", "Zéra Abraham" et d'autres œuvres  de commentaires juridiques.
 A un âge  avancé ,il "monta " en Eretz Israël et s'installa à Safed où il mourut après y avoir vécu  vingt trois ans  .Son dernier livre "Adamat Yeouda " qu'il termina à Safed fut imprimé à Livourne en 1828 .

.L'épopée Sioniste de la famille et le retour en Eretz-Israel

Le premier de la Famille à "retourner" en Eretz-Israel a été, comme on l’a vu, Yeouchoua Cohen-Tanugi qui en 1796 quitte Tunis pour s’installer à Jérusalem.

Vers 1827 Yeouda Bar Avraham Cohen-Tanugi quitte, à son tour, Tunis et s'installe à Safed où il publie le dernier de ses écrits :"Adamat Yeouda" ("La Terre  de Judée").

Un siècle après, en 1928, plusieurs membres de la famille se joignent au Mouvement Sioniste qui se crée à Tunis.
 Hercule Tuil (Yeouda Nir) "monte" le premier en Eretz-Israel en 1935 pour y créer avec un groupe de jeunes pionniers le Kibbutz Gan-Shemuel.

  A remonter ainsi  l'histoire de la famille, on ne peut s'empêcher de  penser à une "Grande Boucle" qui  se serait refermée :..Certains descendants d'un  Cohen, chassé de Jérusalem en ruine il y a deux mille ans,…se réinstallent en Israël et participent à sa reconstruction !
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Zvi Tenney (Cohen Tanugi )

Zvi Tenney (Cohen Tanugi )

Né le 2 juillet 1929 à Tunis dans une famille renommée, les Cohen Tanugi (voir ci-joint quelques détails sur leur histoire ),une famille engagée profondément au Sionisme. Déjà dans les années 20 ses parents ont été parmi les fondateurs du mouvement Scout juif-sioniste en Tunisie, l'U.U.J.J.
 Son oncle Hercule Tuil (Yéouda Nir ) a été un  des premiers jeunes tunisiens à partir en 1935 pour la Palestine pour y fonder le kibboutz Gan-Shmuel.

 Sa mère lui fit joindre très jeune le Mouvement Scout, UUJJ.. Ce fut là un complément à ses études primaires à l'Ecole de "l'Alliance Israélite" et qui l'a assuré d'une solide éducation juive moderne et sioniste.

 De son oncle Alfred Rossi, qui était arrière-petit-fils d'un prêtre catholique converti au Judaïsme, il a acquis, semble-t-il ses premières notions de ce qu'est cette "tradition judéo-chrétienne" qui reste la base morale, sociale et spirituelle du Monde Occidental .Comme le disait cet oncle : "Dans cette demeure qu'est l'Occident, si le mobilier et les décors sont Grecs, les Fondements eux, sont juifs
    
 La deuxième Guerre Mondiale (1939-1945), il l'a vécue à travers la courte mobilisation puis l’envoie dans un camp de travail allemand de son père, les faits d'armes et la résistance gaulliste de son oncle Alfred Rossi, l'occupation allemande, les restrictions alimentaires, les bombardements, et enfin la Libération…Et cette joie de grimper sur un Char allié pour lui indiquer le chemin vers le lieu où il devait se rendre.

      A l'âge de 15 ans, après la Guerre, il se rendit compte que le Mouvement  Scout où il était se contentait seulement de "parler " de Sionisme sans nulle intention de préparer ses membres à la Alya (l'émigration vers Israël). Il quitta donc l' UUJJ pour se joindre au Mouvement Hashomer Hatzair.

Il avait 18 ans quand la Haganah décida de l'envoyer en France pour y suivre un cours para militaire. Au terme de cette formation, il fut assigné à une courte mission qui consistait à encadrer  des jeunes réfugiés juifs qui avaient perdu leurs parents dans la Shoa et de les préparer à embarquer par petits groupes à destination d'Israël.
Ce fut là pour lui une expérience marquante, comme  premier contact direct avec les rescapés de la Shoa.

          De retour à Tunis, il fut nommé à la tête du mouvement d' Auto-Défense (Ha-Maguen) créé par la Haganah pour défendre les quartiers juifs dans les pays arabes….Avec  l'intensification du conflit Israélo-arabe à la veille de la création de l'Etat d'Israël, on craignait des flambées d’antisémitisme dans ces pays  y compris en Tunisie…C'était une des premières leçons tirées de l'extermination des 6 millions de Juifs en Europe…."Jamais plus, sans se défendre ".

        Ce fut pour lui une époque exaltante où parallèlement à ses études secondaires au Lycée Carnot et ses activités au mouvement Hashomer Hatzair, il était engagé dans une activité quelque peu clandestine, qui consistait à entraîner des jeunes au maniement d'armes et aux sports de combat, à planifier et à organiser la défense des Ghettos juifs à travers la Tunisie.

        En 1951, au terme de sa mission il part  pour Israël pour rejoindre le Kibboutz  Karmia  créé peu de temps avant par le groupe du mouvement Hashomer  auquel il appartenait.
Après son service militaire et un cours d'officiers, il est nommé Commandant de la Place :Une époque d'une activité militaire intense, vu la situation tendue qui prévalait aux frontières, avec les infiltrations de terroristes, les actes de sabotage et les opérations de représailles israéliennes au-delà des frontières.

  Plus tard il a été nommé Trésorier et Fondé de Pouvoir du kibboutz. C'est à cette même époque qu’il a participée, à la tête de sa Division, à la guerre du Sinaï (Nov.1956).
 En 1959, il quitte le kibboutz avec son épouse Ruth  et leurs enfants Amos et Hanita …et deux valises d'effets personnels.
Sa première épouse Colette-Margalite avait déjà quitté le Kibbutz avec leur fille Orna qui par la suite a eu pour sa  part, deux enfants, Léo et Noémie,ses seuls petits enfants qui vivent actuellement à Paris.

 Un an après avoir quitté le Kibbutz,il était reçu au concours d'entrée du Ministère israélien des Affaires Etrangères. Commence alors pour lui une carrière diplomatique, son premier poste a été à Ankara. De retour en Israël en 1967 ses enfants Amos et Hanita commencent leurs études secondaires, au terme desquelles ils sont  mobilisés à l’armée, Hanita dans les renseignements, Amos dans les forces blindées où il devient  commandant de tank.
Pour sa part il achève, parallèlement à ses fonctions au Ministère des Affaires Etrangères à Jérusalem, ses études universitaires en Economie et en Sociologie politique et acquière le titre de Docteur dans ces deux domaines.

C'est durant son poste d'Ambassadeur à  Libreville (au Gabon) en 1973 que lui est parvenue la nouvelle que son fils Amos, alors servant dans l’Armée, était porté "disparu" durant les premiers jours de la guerre de Kippour. 

         Durant tous ses  postes  d’Ambassadeur à l’étranger, après la mort de son fils Amos, il a ressenti plus que jamais cette fierté, qu'il a toujours partagée avec lui, de servir et de représenter un pays qui dans sa jeunesse était encore un rêve à réaliser…


 

jeudi 5 février 2015

L’infiltration de l’Iran au Moyen Orient

L’infiltration de l’Iran au Moyen Orient et dans le conflit palestino israélien

De nombreux journalistes rapportent qu’avec des bases au Liban, en Syrie, au Yémen et en Irak, l'Iran a ,en fait, encerclé  tout le golfe persique et ses  champs pétroliers. C’est là un  encerclement qui pourrait être sans nul doute dangereusement soutenu par un programme nucléaire auquel elle aspire.

Pour ce qui est d’Israël, les Iraniens ont  déjà le Hezbollah installé sur la frontière nord d'Israël. Ils cherchent maintenant à avoir un groupe terroriste installé au sud, à la frontière de Gaza afin de créer un encerclement similaire autour d’Israël .Ils travaillent donc dur pour atteindre cet objectif et transformer le Hamas comme force armée alliée et dépendante d’eux.

Les dirigeants du Hamas pour leur part déclarent qu'ils ont pris une décision stratégique de restaurer leurs liens avec l'Iran. Ismail Haniyeh, l'ancien premier ministre du gouvernement  Hamas a d’ailleurs récemment affirmé que son mouvement s’emploie à établir des "relations ouvertes" avec l'Iran.

….Et tout cela alors que le président américain Barack Obama continue à chercher un accord négocié sur le programme nucléaire de l'Iran qui en ferait rapidement en fin de compte une force nucléaire menaçant en premier lieu Israël.
….Les efforts du PM Natanyahu pour contrecarrer cette dynamique sont donc d’une logique incontestable et ne méritent pas les réserves et les critiques auxquelles on est actuellement témoins.

Z.T.

Dr Zvi Tenney
Ambassador of Israel (ret)
www.zvitenney.info