lundi 28 octobre 2013

Christianisme et Judaisme

Ci bas un exposé de l’ Abbé Alain Arbez ,prêtre à Genève,  sur les liens profonds qui unissent  le Judaïsme et Israël à l’Eglise chrétienne ainsi qu'une analyse historique des véritables raisons du conflit palestino israélien .  Z.T.   


L’Eglise du Christ est enracinée dans le judaïsme

Cet éclairage théologique et historique élémentaire fait encore trop souvent défaut à de nombreux Chrétiens, peu conscients du fait que l’Eglise du Christ est enracinée dans le judaïsme, et que, comme l’a rappelé maintes et maintes fois le pape Jean Paul II au cours de ses 28 ans de pontificat, le destin du christianisme est intimement lié à celui du judaïsme. Benoît XVI puis François ont repris le même flambeau, montrant ainsi que les remises à jour de Vatican II sont irréversibles.
Quand les Chrétiens peinent à reconnaître la réalité incontournable de l’Etat d’Israël sous sa version moderne comme prolongement historique de la promesse de la terre au peuple élu, ils ne respectent pas l’identité spirituelle et culturelle de leurs frères juifs déjà tant éprouvés au cours des siècles. De plus, ils scient de manière suicidaire la branche sur laquelle ils sont greffés ! Car le christianisme n’est pas un état d’âme humaniste flottant au gré d’idéologies du moment, c’est une religion, profondément ancrée dans l’histoire du judaïsme, et en dehors duquel elle n’a aucun sens.

Israël, un îlot de démocratie depuis toujours menacé par ses voisins

Il faut admettre que les événements du Proche-Orient, tels qu’ils sont continuellement relatés par les médias occidentaux, brouillent toujours davantage la perception, par les Chrétiens, de ce double enjeu de la survie d’Israël, pour les juifs d’abord, pour les chrétiens ensuite. Israël est un îlot de démocratie, depuis toujours menacé par ses voisins.
Pour comprendre quelque chose à la géographie de cette région, il faut regarder l’histoire. Pour s’y retrouver, entre positions israéliennes/juives et revendications palestiniennes/islamiques, il faut repréciser qui est qui, et qui fait quoi.
A suite des circonstances de l’histoire de ces vingt derniers siècles en Terre sainte, voici que deux peuples se réclament d’une même terre. Israël/Palestine.
A quoi cela correspond-il?
Il faut d’abord rappeler en préalable que si l’on parle des Israélites et d’Israël depuis 3500 ans, il n’a en revanche jamais existé d’état palestinien…
Les cartes géographiques actuelles de divers pays arabes et musulmans, (y compris dans les livres scolaires des élèves des Territoires sous autorité palestinienne) mentionnent le nom de PALESTINE pour toute la région qui va de la Méditerranée au Jourdain; et Israël n’y figure pas! …
Cette affirmation récente et englobante de la palestinité résiste-t-elle à une analyse historique ?

La Bible

Le nom d’Israël gravé sur la stèle du pharaon Meneptah, successeur de Ramsès II, nous ramène à 1200 avant notre ère.
Cet indice archéologique est important pour comprendre la suite, car cela signifie qu’un ensemble de populations vivant en terre de Canaan, devenue Eretz Israël pour s’affranchir de la tutelle égyptienne, a émergé comme réalité politique sous la forme d’une confédération de tribus sémitiques.
Un peuple hébreu autochtone, itinérant, déjà près de dix-huit siècles avant notre ère, avec Abraham, était donc présent dans le pays de Canaan. La dynamique d’une alliance entre Dieu, son peuple et sa terre avait donné la paix pour seule ambition à cet Israël en gestation, autour d’une éthique authentiquement pionnière par rapport aux civilisations environnantes, mais aussi grâce à un culte original, en lutte permanente contre les fausses divinités.
Ainsi, lorsque nous ouvrons la Bible, premier ou nouveau Testament, nous voyons qu’il y est question du pays des Juifs, de la Judée, d’Eretz Israël, et de pays voisins infiniment plus puissants et constamment envahisseurs. Mais l’appellation « Palestine » n’apparaît nulle part !

Les Philistins

Les Philistins sont des navigateurs venus des îles de la mer Egée
Le terme moderne « Palestinien » vient de « Philistin »; c’est sous ce nom que la Bible évoque des populations étrangères localisées dans une bande de terre côtière étroite, recouvrant à peu près l’actuelle Gaza. Les Philistins de l’antiquité sont des navigateurs venus des îles de la mer Egée ; c’est-à-dire des Grecs. Leur langue est une langue indo-européenne, pas une langue sémitique. Les Palestiniens d’aujourd’hui qui revendiquent depuis 1967 la palestinité peuvent difficilement être les descendants de ces anciens Philistins, mais sont plutôt issus de populations arabes et turques ne remontant de loin pas jusqu’à cette époque antique.

Yehuda

La première mention de Palestine, ou Philistie, contrée peuplée de Philistins, remonte à Hérodote, quelque cinq siècles avant notre ère, mais cela ne vise en aucun cas l’ensemble du territoire des Juifs : celui-ci reste appelé pour la partie nord : Israël, et pour la partie sud : Yehuda, Judée, Juda, c’est-à-dire pays des Juifs, dans les édits et sur les pièces de monnaie frappées par les gouverneurs perses au 4ème siècle avant JC.

Judea Capta

Absurdité anachronique de ces catéchismes qui parlent de « Jésus sur les chemins de Palestine »
Il y a deux mille ans, à l’époque de Jésus de Nazareth et de ses disciples, tous Juifs, personne ne parle de « Palestiniens ». On ne connaît que les Philistins, peuple guerrier ennemi d’Israël, venu de la mer, pas du désert.
(D’où l’absurdité anachronique de ces catéchismes qui nous parlent de « Jésus sur les chemins de Palestine »… Cela concorde avec le mythe d’un Jésus palestinien, en harmonie avec le Coran, qui considère Jésus comme un prophète musulman ! Or Jésus est né juif d’une mère juive à Bethléem de Judée, il est mort juif à Jérusalem, et pour les Chrétiens il est Fils de Dieu.)
L’inscription est « Judea capta », la Judée conquise ; ce n’est pas « Palestina capta »
En 70 de notre ère, Titus, fils de l’empereur Vespasien, détruit le Temple de Jérusalem et réprime brutalement le peuple juif. A cette époque, on trouve des pièces romaines représentant une femme juive en deuil, sous un palmier, symbole de la Judée : l’inscription est « Judea capta », la Judée conquise ; ce n’est pas « Palestina capta »…

Palestina :

C’est après la deuxième révolte juive contre Rome, en 135, que l’empereur Hadrien débaptise la Judée pour l’appeler Palestina, (du nom de la bande côtière philistine), tout comme il change, également, le nom de Jérusalem, qu’il a fait raser, en Aelia Capitolina ; Si Rome interdit provisoirement aux Juifs l’accès à leur capitale millénaire Jérusalem, dans le reste de la Judée/Palestine la majorité de la population reste néanmoins juive, malgré la présence de quelques colons grecs et romains, et elle peut continuer à vivre et à pratiquer ses coutumes sur sa terre ancestrale Eretz Israël.
….. Il est clair qu’Eretz Israël a une place centrale dans la Bible qui est commune aux Juifs et aux Chrétiens, et Jérusalem y est citée six cent fois. « Que ma langue reste attachée à mon palais si je t’oublie, Jérusalem »! dit le psalmiste.

Les Chrétiens sont donc eux aussi directement concernés par le sort réservé à leurs frères aînés juifs, ainsi que par l’avenir de cette région unique au monde, appelée terra sancta.

vendredi 11 octobre 2013

Le Hamas et le Hezbollah contraints de renoncer à la "lutte armée" ?

 Le Hamas et le Hezbollah contraints de renoncer à la "lutte armée"  ?

Le discours actuel des Arabes de Gaza et de ceux du  Liban semble  indiquer qu’une tendance nouvelle ait émergée au cours des six derniers mois, avec des conséquences capitales pour la sécurité d’Israël et ses défis stratégiques dans la région.

Il semble en effet qu’à la suite du “Printemps arabe”,le Hamas et le Hezbollah ont perdu l’essentiel de leur pouvoir politique, en perdant  le soutien de l’opinion publique arabe, (en premier lieu celui de l’Egypte pour le Hamas) ainsi que celui intérieur de leurs populations. On a donc assisté à un détournement optique de ces sociétés civiles arabes, des problèmes extérieurs vers ceux intérieurs  plus préoccupants.

Le nationalisme et l’Islamisme sont remplacés par une demande de démocratisation, de droits civils et de liberté Cela d’autant plus que ces sociétés  ont fait l’expérience de l’échec de leurs luttes violentes et terroristes contre Israël, et sont devenues désormais  plutôt avides de changements dans le domaine des structures politiques et sociales.

Comme le reflète le discours actuel des médiaux sociaux, les Arabes de Gaza et ceux du Liban ne croient plus dans la lutte violente comme moyen légitime capable d’être couronné de succès pour l’accomplissement de leurs objectifs nationaux et de ceux liés aux réformes politiques et socio-économiques souhaitées.

L’analyse des recents courants d’opinion  menée sur plus d’un million d’arabe de Gaza (approximativement 35% de la population)  et sur un demi million de Libanais (15% de la population), révèle que, pour la première fois, "l’ennemi  intérieur", le Hezbollah et le Hamas, est perçu comme plus dangereux et préocupant que celui "de l’extérieur", Israël.

Voir l'article détaillé sur ce sujet d'Orit Perlov publié par l'INSS :


Z.T.