jeudi 9 août 2012

Les dessous des actes de violence en Syrie


Nombreux sont les spécialistes du monde arabe qui affirment que le sois disant "Printemps arabe" qui dure depuis 18 mois en Syrie est en fait une guerre civile et plus précisément une guerre de religion.

On assiste en fait à un nouvel épisode sanglant de la lutte sans merci que mène l’Islam dit "régulier" ou "la sunna", contre l’Islam dissident "la shiah". Et ceci aggravé considérablement par une présence en Syrie d’Alaouites qui ont acquis durant ces dernières années grâce au clan Assad, lui même Alaouite, une influence particulière.

Rappelons que la pratique de cette religion Alaouite est des plus "spéciale". En général, la prière se fait dans l’intimité du foyer, rarement dans une mosquée. Seuls les hommes sont initiés aux secrets de la doctrine pendant leur adolescence. De leur côté, les femmes ne portent pas le hijab, à quelques exceptions près dans les villes. L’alcool est toléré. Les adeptes ignorent le jeune et le pèlerinage à la Mecque. Ils croient en la réincarnation et célèbrent une forme d'eucharistie à l'aide de pain et de vin. Leur religion est un mélange d'éléments venus du chiisme, du christianisme byzantin et de cultes hellénistiques. Ils célèbrent des fêtes aussi bien musulmanes que chrétiennes.

Sous les ottomans, les Alaouites sont pauvres, considérés comme des "infidèles" par les sunnites et de fait, des citoyens de seconde zone. Après la 1ère guerre mondiale et l’effondrement de l’Empire Ottoman, la France qui reçoit un mandat sur la Syrie, crée un Territoire des Alaouites et émancipe cette ethnie en l’intégrant dans la police et l’armée.

Après la création du parti national socialiste "Baath" avec l’aide des Chrétiens, après plusieurs coups d’état, les alaouites et notamment les Assad, ont progressivement pris le pouvoir et l’ont gardé depuis 42 ans, avec une main de fer.

Un début de guerre civile eut lieu entre 1979 et 1982 lorsque les Frères Musulmans se sont révoltés obligeant les Alaouites d’Alep à se réfugier sur la côte à Lattaquié, révolte sanglante des 2 côtés, qui s’est terminée par le massacre de Frères Musulmans à Hama avec quelques 20 000 morts.

Les Alaouites ne représentent certes que 10 à15% d’une population de 20 millions d’habitants en Syrie, (20% en Turquie, soit près de 15 millions d’âmes). Mais dans la mouvance des Alaouites, on trouve en Syrie d’autres minorités religieuses ou ethniques menacées par les islamistes et les Frères Musulmans: les Chrétiens catholiques ou orthodoxes, les Assyriens, les Druzes et les Kurdes.

Les Arabes laïcs, d’origine sunnite, forment avec les alaouites les élites du pays. Ils sont encore neutres, malgré certaines défections dans l’armée et l’administration. Au total, plus de la moitié de la population syrienne est hostile aux Arabes sunnites.

On comprend pourquoi les Assad et l’ethnie alaouite se battront jusqu’au bout pour garder un pouvoir en Syrie, en particulier dans leur zone d’origine, pour leur survie, et éviter ainsi leur disparition par des massacres sunnites annoncés.

Ces mêmes spécialistes du monde arabe estiment que dans ce conflit, l’Occident se doit de rester vigilant, mais neutre. L’engagement des politiques et des médias occidentaux au côté de "l’Armée de Libération syrienne", financée par l’Arabie saoudite et le Qatar, noyautée par les Frères Musulmans et les jihadistes étrangers, est une attitude qui semble inconvenante, voire dangereuse. D’autant plus que la responsabilité des massacres et des sévices sont également partagées.

Z.T.

Dr Zvi Tenney
Ambassador of Israel (ret)
www.zvitenney.info

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